« - Oui ? fit-il en parvenant à faire sonner cette unique syllabe positive comme un rejet total » - Chantal Rittaud-Hutinet, université Sorbonne Nouvelle-Paris 3
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Informations sur ce média
Nombre de vues :
1Date de création :
déc. 8, 2023Intervenants :
Jerome MartinSociété :
Université de BourgogneLicence :
CC BY-NC-ND 3.0 FRDescription
Les discours en interactions orales non préparées se caractérisent dans de très nombreux moments par la présence d’une dimension personnelle, l’énonciation spontanée étant rarement neutre ou strictement informative et objective, mais infusée de nos appréciations, de notre caractère et de notre subjectivité – goûts et dégoûts, croyances et doutes, humeurs et états d’âme, sentiments et ressentiments, opinions et jugements.
Et ce que nous disons de ce que nous disons, nous désirons souvent le transmettre de façon implicite. C’est alors que nous utilisons des intonations expressives, lesquelles se manifestent au travers de signes vocaux, qui sont des signes linguistiques au même titre que les mots.
D’une grande richesse et d’une grande variété, ces signes sont au cœur de l’acte perlocutoire : ils savent entre autres gauchir le sens dénoté des mots de l’énoncé, le renforcer, le contester, l’infirmer, en réduire la portée, ménager sa face et/ou celle de l’allocutaire.
Comme nous le verrons avec quelques exemples, les orateurs – hommes politiques, avocats – savent depuis toujours les caractériser à leur façon. Mais en ce début du XXIe siècle l’analyse scientifique systématique de la prosodie expressive n’en est qu’à ses débuts.
Après une description des dimensions linguistiques de l’intonation – syntaxique, sémantique – et une (re)définition rapide de la prosodie signifiante, seront examinées les moteurs de l’usage de l’intonation expressive, avec ses avantages et ses inconvénients potentiels.
Puis nous observerons les principaux procédés que découvrent et exploitent les romanciers pour écrire cet aspect de la multimodalité, avant de revenir aux échanges oraux, tout d’abord avec les mots « pauvres », puis avec quelques cas de tactiques interlocutives.
Si le temps imparti le permet, nous aborderons les questions relatives aux fonctions, au fonctionnement, aux significations des signes vocaux, ainsi qu’au processus de la recherche phonopragmatique.